dimanche 21 octobre 2012

« THE MASTER »

Drame américain écrit, produit et réalisé par Paul Thomas Anderson, «The Master» est sorti cette année en 2012! Il nous fait découvrir à travers une fiction bien travaillée la base de la secte qu'est l'Église de Scientologie.

RÉSUMÉ


Freddie Quell, vétéran de la marine américaine, rejoint son pays dans un état mental troublé et teinté par l'alcool. Son avenir plutôt incertain sera tranquillement amené à se préciser grâce à sa rencontre avec Landcaster Dodd, maître dans bien des domaines, qui pas à pas crée un étrange groupe religieux aux travers d'essais. Pour son deuxième livre, Freddie deviendra alors le cobaye et le protégé du Maître. L'ascension de ce qui s'annonce comme étant une secte causera tout un tumulte autour du gourou et de Freddie qui tentera non pas sans effort d'éclaircir le brouillard ayant pris place dans sa tête.


CRITIQUE


À aimer ou à détester, ce film a engendrer en moi de grandes réflexions. L’histoire suivant une ligne directrice plus ou moins définie nous fait traverser le brouillard de la compréhension des sectes. On découvre à travers un jeu d'acteur très intéressant les vies fortement liées de deux personnages pas particulièrement attachants. Car cette histoire fait grandement appel à la réflexion et à l'attention du spectateur, il est assez facile de tout manquer pour quiconque étant distrait. D'un chapitre à l'autre, liens par-dessus liens sont faits pour courir jusqu'à un dénouement déroutant tout en nous présentant de drôles de valeurs. La manipulation doit être le thème principal de cette oeuvre survolant les grandes lignes de la psychologie humaine. Aussi, au niveau de la qualité des effets cinématographiques, je crois que les plans de ce film et ce qu'ils montrent, apportent un aspect très métaphoriques à l'histoire en général en nous proposant des images qui nous pousse à les analyser. C'est à voir pour les intéressés du mystère des sectes, mais sinon, c'est possible de s'en passer. Je donne alors 8,5/10 vu ma grande appréciation de l'histoire sous toutes ses lignes.


EFFETS CINÉMATOGRAPHIQUES


On peut retrouver dans ce film :



  • Un travelling avant alors que Landcaster Dodd vient présenter son deuxième livre à son public vers la fin du film.
  •  Un plan d'ensemble lorsque les principaux membres de la secte arrive dans un immense terrain plat ressemblant à un désert pour y faire de la visualisation et de la moto.
  • Un panoramique horizontal à la toute fin du film alors que Freddie entre dans le nouveau bureau du Maître en Angleterre.
En somme, tout est une question de goût, mais je vous le conseille pareil si vous désirez voir quelque chose qui sort des sentiers battus!

Robin Williams et son génie!

« Le cercle des poètes disparus » réalisé en 1989 par Peter Weir est un film de génie!


RÉSUMÉ

1959, une autre année de plus dans la prestigieuse académie de Welton, réputée pour être l'une des meilleures, mais aussi des plus fermées de tous les États-Unis. Celle-ci accueillera cette année un nouveau lot d'étudiants tous promis à de grandes universités par leur parents, mais à peu d'intérêt pour les matières qui seront présentées. Par contre, un tout aussi nouvel enseignant prend place à l'académie; un enseignant de littérature nommé John Keating, ou « Oh Capitaine, mon capitaine! » pour les intimes. Peu conformiste, il fera de ses élèves des libres-penseurs, des poètes, mais avant tout des hommes libres contredisant ainsi les quelques valeurs du directeur principal. Confrontations, émotions, liberté et expression rimeront toutes dans cette histoire sillonnant à travers le chemin de la réalisation personnelle et professionnelle.

CRITIQUE

Inspirant, ressourçant, dynamique et touchant, ce film nous offre une palette d'émotions de toutes les couleurs. Robin Williams, dans le rôle du professeur Keating, nous démontre encore une fois qu'il est bel et bien un acteur accompli, tout aussi génial que l'oeuvre qu'il nous présente. Les autres acteurs ne font que rajouter aux hommages que l'on peut donner à ce film par l'histoire qu'ils exposent d'une manière réelle, à laquelle on adhère en plus d'en redemander. C'est incroyable à quel point il devient facile de s'attacher aux personnages si crédibles et même de les encourager à aller plus loin dans leur cheminement ou de s'arrêter pour nous laisser revenir de nos émotions. Une oeuvre délectable qui lance plus qu'un laurier à l'écrivaine du roman de base, Nancy H. Kleinbaum. Les effets sont tout aussi exceptionnels, avant tout la mince profondeur de champ qui apporte un côté  interprétatif intéressant à l’histoire. La traduction aurait pu être quelque peu améliorée au niveau de la qualité sonore; mais tout de même, 9.5/10, sans hésiter.

EFFETS LUMINEUX

Dans ce film, il est possible de remarquer divers effets d'éclairage de base plutôt intéressant à observer. En voici donc 3:

Lumière de décrochage, 00:20:05

Knox, un ami de Todd et de Neil (les deux protagonistes), a rencontré une fille qui lui plaît plus que tout. Lorsqu'il s'assoit à la table du salon étudiant pour leur en parler, une lumière de décrochage est utilisée pour le séparer du décor arrière.


Lumière de décrochage, 00:26:28

Le professeur Keating, dans le cadre de son deuxième cours avec ses élèves qui déjà l'adorent, présente les fondements de la poésie et de l'âme du poète tout en inspirant profondément son auditoire. Une lumière de décrochage décroche sa silhouette de celle des autres élèves en arrière-plan.


Lumière de décrochage, 00:42:09

Le professeur Keating présente sa matière d'une façon assez comique alors que les cours avancent tranquillement. Encore une fois, une lumière de décrochage le déloge de l'arrière-plan.



Cet effet est généralement utilisé, comme j'ai pu le remarquer, pour contrer un effet de noirceur afin d'éviter d'apporter un côté sombre ou mélancolique au personnage.


Comme d'habitude, je vous conseille fortement d'aller louer ce chef d'oeuvre qui probablement se distinguera  du grand nombre de film que vous avez côtoyés! (Merci pour votre lecture! :P )



vendredi 12 octobre 2012

M. Lazhar

BAACHIIIIIIIIIIIIIR!

CHEEEESE!
...

Il n'y a aucune différence entre ces deux mots pour des enfants souriant pour leur photo de classe; leur dernière photo de classe de tout leur primaire. Par contre, plein de sens en ressort lorsque l'on comprend que c'est le prénom de leur nouvel enseignant, M. Lazhar, et que c'est le signe même de son acceptation dans sa nouvelle classe. La raison de sa présence est par contre bien morbide: le suicide de l'ancienne et aimée professeure, Martine. Dans le contexte du film «Monsieur Lazhar» de Philippe Falardeau sorti en 2011, ces événements troublants, attendrissants, touchants et dévastants viennent nous montrer une réalité plus que crédible à travers cette fixction époustoufflante qui nous fait réfléchir sur la vie en société dans le Québec d'aujourd'hui et sur le comportement humain en général. Alors, vous ne savez pas quoi faire ce soir, vous avez besoin de réfléchir et de combler un vide imcompréhensible qui terre votre être, et bien maintenant vous savez quoi faire.

mercredi 3 octobre 2012

« LE SIXIÈME SENS »

Encore une fois, à des fins d’analyse, j’ai écouté un film. Celui-ci traite d’un sujet hors de l’ordinaire à travers deux personnages attachants qui nous font entrer dans un univers mystérieux : le monde des esprits (des revenants, si vous préférez). Son titre, « Le 6e sens ». Il a été réalisé et écrit par M. Night Shyamalan, réalisateur d’origine indienne, et est apparu en 1999. À travers des scènes de haut suspense lors desquelles même les mouches n’osent pas bouger, de brillantes morales nous sont transmises dans ce film tout aussi brillant.

SYNOPSIS


Malcom Crowe (Bruce Willis) est un psychologue pour enfant de grand talent qui a tout pour être heureux. Par contre, le soir même où il célèbre l’obtention d’un prix de compétence de la ville avec sa femme, Malcom reçoit une balle dans les reins de la part d’un de ses anciens patients qu’il n’avait su guérir et qui entra chez lui par effraction. Depuis ce point, toute sa vie bascule jusqu’au jour où il rencontre Cole (Haley Joel Osment), petit enfant de 9 ans souffrant du même mal que son agresseur : il voit les esprits. En se côtoyant, peu à peu, chacun affectera la vie de l’autre de manière positive malgré toutes les contraintes, toute la peur et tous les non-dits.



EFFETS CINÉMATOGRAPHIQUES



Plan-séquence, 00:17:14 à 00:19:15

Voici un magnifique plan-séquence de 2 minutes 1 seconde plein de mouvements agrémentés d’une caméra à l’épaule introduisant la famille monoparentale de Cole et sa mère. Alors que Cole a déjà été présenté dans le film en compagnie de Malcom, on le retrouve ici sous un nouvel angle, soit dans sa maison avec sa mère. Celle-ci court partout pour préparer le déjeuner, préparer Cole pour l’école, se préparer pour son travail ; elle est décidément présentée comme le stéréotype de la mère monoparentale affairée. Pour ce qui est de Cole, il est tranquille ; il déjeune. Par contre, le côté surnaturel lui étant associé se manifeste fortement dans cette scène. La caméra à l’épaule est utilisée pour montrer l’instabilité de la famille. Elle présente aussi le stress des matins occupés de semaine lors desquels tout bouge rapidement car tout doit être à l’heure. On peut remarquer dans ce plan-séquence évident plusieurs mouvements et plans de caméra intéressants tels que le plan rapproché taille, le plan américain, le travelling arrière, le panoramique circulaire, le travelling avant, la vue en plongée et bien d’autres. 


Champ-contre-champ, 00:21:44 à 00:26:12


Malcom parle avec Cole qui ne désire aucunement discuter. Il lui propose alors un jeu : il tente de lire dans sa tête en affirmant des constatations et à chaque bonne affirmation, Cole fait un pas en avant et s’approche du siège pour venir discuter et à chaque mauvaise affirmation, Cole s’éloigne vers la porte qui lui offre la possibilité de s’en aller. C’est cette scène que le champ-contre-champ entre Malcom et Cole présente. On peut y receler plusieurs effets intéressants. Entre autre, au début, alors que Malcom a tout vrai et que Cole avance de plus en plus, les plans sont tranquillement plus rapprochés sur chacun des personnages, alors que vers la fin, plus Cole s’éloigne car Malcom a tout faux, plus les plans sont éloignés. Cet effet démontre vraiment la volonté d’exposer le rapprochement et la distanciation entre les deux personnages alors que tout se joue dans le non-dit, les regards et les mouvements (principalement ceux de Cole).



Travelling arrière, 00:59:35 à 00:59:58


Ce travelling arrière présente l’une des scènes les plus joyeuses du film (celles-ci étant peu nombreuses). Cole et sa mère sont dans le stationnement de l’épicerie avec le panier à roulette plein d’aliments accompagnés de Cole. Sa mère accélère et le duo prend de la vitesse alors que Cole lève les bras vers le ciel profitant de ce moment d’exception avec sa mère. La caméra, pour cette scène, est devant le panier et recule en suivant le panier d’épicerie créant ainsi un effet d’euphorie et de plénitude totale tout en nous faisant sentir présent dans la scène, comme si on y était. Le ciel bleu qui transparaît derrière contrastant avec l’orange de la citrouille nous donne vraiment un sentiment de bonheur pur.


Overhead shot, 01:28:51 à 01:29:00

Dans cette scène, Cole et les autres élèves de l’école présentent une pièce de théâtre à leurs parents et à leurs enseignants. Tout le monde à la fin de celle-ci acclame Cole car, jouant Arthur dans la légende du roi Arthur, il a réussi à retirer l’épée scellée dans la roche. Les élèves soulèvent Cole et se mettent à tourner en cercle et finissent par tous tomber au sol. Encore une fois, c’est une scène plutôt joyeuse et même touchante du film. Elle signifie la réussite de Cole à affronter ses peurs tout en exploitant ses potentiels en aidant les esprits égarés. L’overhead shot nous trace un beau portrait de la joie des élèves tout en nous donnant une belle vue d’ensemble de ceux-ci tournant en rond et tombant.




Effet de portail, 00:39:29 à 00:40:24


Malcom écoute les vidéos de son mariage qu’Anna, sa femme, avait laissés tourner pendant qu’elle prenait sa douche. Une amie d’Anna un peu saoule dit à Malcom à travers la vidéo de prendre soin d’elle d’une drôle de façon. C’est une scène un peu triste malgré le côté comique exprimé par la manière de parler de l’amie d’Anna car en fait le couple de Malcom est loin de bien aller à ses yeux. L’effet de portail est simplement utilisé pour montrer la vidéo en plus d’un travelling avant qui crée un effet de rapprochement grandissant en s’approchant tranquillement de la télévision.



Caméo, 00:45:33 à 00:46:12


M. Night Shyamalan, le réalisateur, fait un caméo dans ce film comme dans plusieurs de ses autres films. Il incarne le Dr. Hill, soit celui qui accueille Cole, sa mère et Malcom à l’hôpital suite à la crise de Cole dû à un enfermement dans une petite pièce hantée à la fête d’un de ses amis. Il interroge Lynn pour savoir si elle bat son fils.



Couleur


Après avoir bien observé les scènes de ce film, j’ai pu remarquer que le rouge était fortement utilisé pour représenter entre autre le lien des morts au vivant. Par exemple, lorsque Cole aide Kyra, une petite fille décédée, à annoncer à son père que c’est sa mère qui l’a empoisonné, il y a un plan rapproché taille sur la mère qui est complètement vêtue de rouge aux funérailles avec un arrière-plan de roses rouges. Aussi, la poignée de la cave où travaille Malcom est rouge, Cole est souvent habillé en rouge, le ballon qui monte dans la cage d’escalier à la fête d’un ami de Cole est rouge, l’abri que Cole s’est fait pour se protéger des fantômes est fait de couvertes rouges et ainsi de suite.


 


CRITIQUE


Simplement Wow ! Quel film… J’ai adoré l’histoire, la fin, le contexte, l’environnement créé par les couleurs, les jeux de caméra et les ombres. Je me suis délecté tout autant du jeu des acteurs qui fut irréprochable. Haley Joel Osment est impressionnant – je me suis vraiment demandé comment il faisait pour être si bon alors qu’il est si jeune. – On découvre aussi un Bruce Willis sensible et émotif qui nous touche avec des larmes et des sourires. C’est émouvant, c’est troublant, c’est surprenant et empli d’un suspense qui nous tient en haleine et qui nous pousse à nous questionner. Le seul détail : en connaissant la fin, il y a beaucoup de scène qui ne fonctionne pas et qui ne sont point réaliste. Sinon, un gros 9,5/10 pour toutes les émotions que ce film sombre, dramatique et émouvant m’a fait vivre à travers une histoire magnifique. (Allez-vous le louer si vous ne l’avez pas encore acheter !)