jeudi 29 novembre 2012

MARC FOSTER, UN VÉRITABLE MAÎTRE DE LA CRÉATION

Dernièrement, j'ai eu l'occasion de voir quelques films d'un réalisateur particulièrement talentueux qui a réellement su m'émouvoir. Comme vous avez pu le remarquer, son nom est Marc Forster et j'ai eu la chance de voir Stay (2005) ainsi que Les Cerfs-volants de Kaboul (2007). Dans cet article, je présenterai donc sa filmagraphie ainsi qu'une critique et un synopsis de son film Les Cerfs-volants de Kaboul (2007). C'est tout en son honneur que je le publie, en espérant éveiller votre curiosité en vous inviter à vous intéresser à son oeuvre.


FILMOGRAPHIE


World War Z É.-U. 2013 (À venir).
Thriller de Marc Forster avec Brad Pitt, Mireille Enos, David Morse et James Badge Dale.
Un homme se lance dans une course contre la montre pour aider le monde à surmonter ses divisions et faire face à l'apocalypse. Dans tous les pays, par tous les moyens, chacun devra se battre car l'humanité n'a plus qu'un espoir de survie, la guerre.

Machine Gun Preacher É.-U. 2011.
Film d'action dramatique de Marc Forster avec Gerard Butler, Michelle Monaghan et Michael Shannon.
À sa sortie de prison, Sam Childers renoue avec ses mauvaises habitudes : l’alcool, la drogue, le trafic de stupéfiants. Convaincu qu’il doit reprendre sa vie en main, il décide de s’exiler en Afrique. Indigné par le sort des jeunes enfants soudanais enrôlés de force dans les milices, Sam décide de prendre les armes. Sa guerre vient de commencer et n’est pas prête de s’arrêter…

Quantum Of Solace É.-U. 2008.
Film d'action et d'aventure de Marc Forster avec Daniel Craig, Olga Kurylenko et Mathieu Amalric.
Cherchant à venger sa défunte femme, l'agent secret James Bond vise à arrêter un écologiste de prendre le contrôle de la ressource précieuse d'un pays.

Les Cerfs-volants de Kaboul (The Kite Runner) É.-U. 2007.
Drame de Marc Forster mettant en vedette Khalid Abdalla, Ahmad Khan Mahmoodzada, Atossa Leoni et Shaun Toub.
Au début des années 70, au coeur de Kaboul, deux amis, Amir et Hassan, partage le bonheur d'un après-midi à faire voler des cerfs-volants. Mais conduit par la peur, Amir trahi son ami, qui sera à jamais blessé, puis quitte l'Afghanistan. Vingt ans plus tard, il revient dans son pays, marqué par le passage des Talibans, à la recherche de la paix et du pardon...

L'Incroyable destin de Harold Crick (Stranger Than Fiction) É.-U. 2006.
Comédie romantique de Marc Forster avec Will Ferrell, Emma Thompson et Dustin Hoffman.
Un beau matin, un obscur fonctionnaire du fisc se retrouve soudain l'objet d'une narration que lui seul peut entendre: narration qui commence à affecter toute sa vie, de son travail à ses amours, et même sa mort.

Stay É.-U. 2005.
Thriller dramatique réalisé par Marc Forster et mettant en vedette Ewan McGregor, Naomi Watts et Ryan Gosling.
Un jeune homme dépressif annonce à son psychiatre qu'il va se suicider dans trois jours. En désespoir de cause, le psychiatre va entraîner son nouveau patient dans un voyage cauchemardesque entre la vie et la mort à travers la ville.

Finding Neverland É.-U. 2004.
Drame familial biographique réalisé par Marc Forster avec Johnny Depp, Kate Winslet et Julie Christie.
L'histoire de l'amitié de J. M. Barrie avec une famille qui l'a inspiré pour créer Peter Pan.

À l'ombre de la haine (Monster's Ball) É.-U. 2001.
Drame romantique de Marc Forster mettant en vedette Billy Bob Thornton, Halle Berry et Heath Ledger.
Après une tragédie familiale, un gardien de prison raciste réexamine son attitude tout en tombant amoureux de la femme afro-américaine du dernier prisonnier qu'il a exécuté.

La somme de toute chose (Everything Put Together) Allemagne, 2000.
Drame de Marc Forster avec Radha Mitchell, Megan Mullaly, Catherine Lloyd Burns et Justin Louis.
Russ et Angie ont tout pour être heureux: une belle maison, un couple solide, de nombreux amis et surtout un bébé en route. Tout est parfait dans leur vie jusqu'au jour où l'heureux évènement se transforme en tragédie: leur enfant est victime de la mort subite du nourisson.

Loungers É.-U. 1995.
Film de répertoire de Marc Forster avec Lisa Deanne, Greg Lauren et Sebastien Roché.
Conrad, un chanteur sans talent qui veut devenir le prochain Engelbert Himperdink, convainc sa soeur Margot de chanter. Mais en réalité il prépare un mauvais coup contre ses parents.


SYNOPSIS DU FILM LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL


Amir est un écrivain afghan réfugié en Amérique depuis son jeune âge et, alors qu'il publie son premier livre racontant son passé, un appel de l'ancien ami de son défunt père le fait replonger dans son enfance. Il retournera dans un Afghanistan dévasté par le passage des Russes et par le règne des Talibans pour retrouver cet ami ayant été autrefois le gardien de sa maison.Celui-ci lui apprendra alors la mort de son meilleur ami de jeunesse ainsi que de l'existence de son fils caché, quelque part dans ce vaste pays. Ce film racontera alors la quête d'Amir au cours de laquelle il apprendra de tous dans un contexte dramatique prenant.


CRITIQUE DU FILM LES CERS-VOLANTS DE KABOUL


J'ai bien aimé ce film touchant mis en scène dans un contexte de guerre nous montrant la vie d'un réfugié ainsi que les moeurs d'un peuple souvent dévisagé. La poésie des plans et des images y est magnifique malgré le rythme lent qui nous pousserait au sommeil si ce n'était pas des fortes émotions fournies par le récit réellement émouvant. La construction solide de la psychologie des personnages les rend vraiment attachants en plus de nous permettre de mieux comprendre leurs choix et leurs actions parfois déchirants. La musique traduit bien la culture qui nous est montrée alors que le jeu des acteurs reflète avec succès la puissance émotive de l'histoire. Je donne un 8/10 pour tout les bons côtés ainsi que les mauvais qui ont su rendre ce film touchant à mes yeux.

samedi 10 novembre 2012

LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULAIN


POUR cette analyse, j’ai décidé de regarder un film bien connu du réalisateur français Jean-Pierre Jeunet, soit, bien sûr, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Sorti en 2001, ce film a très bien été accueilli par le public, probablement grâce à son originalité et au jeu magnifique d’Audrey Tautou.


SYNOPSIS


Amélie est une jeune fille isolée. Elle fut éduquée à la maison par sa mère plutôt stuck-up et eut comme seul contact physique avec son père les examens médicaux qu’il lui faisait passer régulièrement. Elle ne put explorer le monde que lorsqu’elle dû se trouver un emploi pour pouvoir enfin sortir de chez elle, suite à la mort de sa mère. Elle aime faire des ricochets, glisser ses mains dans les sacs de grains au marché ainsi que toute sorte de petits plaisirs du genre. Ses relations se limitent au personnel et aux clients du petit café où elle travaille, jusqu’au jour où elle décide de faire quelque chose de complètement différent, se mêler de la vie des autres en leur apportant une aide assez particulière. Sur son chemin elle croisera des gens diversifiés et même, qui sait, le grand amour…


EFFETS DE MONTAGE


Continuité dans la direction, 00:33:48 à 00:34:38

Alors qu’Amélie est prise d’un profond désir d’aider son prochain après avoir réussi à venir en aide à Monsieur Bretodeau, elle s’aperçoit qu’un vieil aveugle attend pour traverser la rue. Celle-ci lui prend le bras et, en lui décrivant tout ce qu’elle voit, lui fait traverser la rue et le guide jusqu’au métro. Au cours de cette scène, de nombreux plans et mouvements de caméra sont employés pour suivre Amélie et le vieil homme qui parcourent la ville à toute vitesse. La continuité dans la direction est donc très importante dans cette scène. Elle y est aussi bien respectée car même si la caméra passe de derrière les personnages à leur droite pour finir devant ceux-ci, la loi du 180° est toujours respectée.

Loi du 180°, 00:04:37 à 00:05:01

Au début du film, alors que la famille d’Amélie est présentée par un narrateur, on peut voir le père écoutant les battements de cœur d’Amélie avec un stéthoscope. Dans cette courte scène sans dialogue, la loi du 180° est parfaitement respectée. Les deux personnages sont face à face et la caméra les filme toujours du même côté de façon à ce que le spectateur comprenne bien que les personnages gardent la même position mais aussi pour ne pas qu’il soit confus.

Direction des regards, 00:41:15 à 00:42:20

Alors que Suzanne, la patronne du café où Amélie travaille, discute des coups de foudre et du grand amour avec un vieil homme, il est facile d’observer entre les différents plans marqués par le champ-contre-champ la direction de leurs regards qui nous donne la bonne impression qu’ils se regardent droit dans les yeux même si l’on ne voit que l’un des deux. La loi du 180° est respectée et on comprend bien grâce à leurs regards que Suzanne parle bel et bien au vieil homme assis au bar et bien à personne d’autre.

Loi de l’écart minimal entre deux plans successifs, 00:14:03 à 00:14:04

Amélie est à deux doigts de découvrir un vieux coffre à jouets cachés dans son appartement depuis fort longtemps. Elle échappe le couvercle de sa bouteille de parfum et, lorsqu’elle se penche pour le ramasser, il y a une coupure de plan. Celle-ci respecte bien la loi de l’écart minimal entre deux plans successifs car le changement de l’angle de la caméra est bel et bien de plus de 40° et on ne remarque aucun jump cut. Cette loi est respectée dans tous les changements de plan du film (de ce que j’ai pu remarquer).
Ellipse, 00:08:55 à 00:09:13
En une séquence narrative, le narrateur saute toute la jeunesse d’Amélie qui, sans grande importance par le fait que l’on peut très bien l’imaginer, nous aurait paru ennuyante. On en vient ainsi aux moments plus intéressants du film, soit lorsque Amélie quitte le nid familial pour aller vivre seule et découvrir le monde.

Coupure franche, 00:01:20

Dès les premières minutes du film, alors que le narrateur nous présente divers événements ayant lieu à la même seconde que la naissance d’Amélie Poulain, on peut remarquer l’utilisation de la coupure franche entre ces scènes éclectiques pourtant liées par la même séquence narrative.
Raccord sur le mouvement, 00:95:50 à 00:96:06
Amélie va, pour réfléchir sur sa vie, faire des ricochets sur le canal St-Martin un soir. Alors qu’elle lance le caillou sur l’eau, deux plans successifs sont utilisés pour raccorder le mouvement qu’elle entame. Le premier est un plan rapproché épaule où l’on la voit débuter son lancé de caillou de profil alors que le second est un plan d’ensemble où on la voit lancer le caillou de face sur l’eau.
Entrée ou sortie du cadre, 00:22:18 à 00:22:22
Amélie sort du métro qu’elle a pris pour aller rendre visite à son père et, après avoir monté les escaliers, elle entre chez celui-ci la seconde qui suit, comme si elle s’était téléportée. Cette sortie et cette entrée du cadre permet au réalisateur de couper efficacement les déplacements d’un personnage de façon rapide et agréable à l’œil.

Insert, 01:21:37 à 01:21:40

Alors que le gros marchand de fruits et légumes retourne chez lui après qu’Amélie lui ait joué un sale coup pour la deuxième fois en altérant ses ampoules et ses pantoufles et en souillant son rhum, celui-ci commence à croire qu’il est fou. Il tente d’appeler sa mère et tombe sur la ligne de l’urgence psychiatrique. Pour montrer qu’il passe de l’entrée où se situe le téléphone au salon où se trouve sa bouteille de rhum, un insert est utilisé. Cet insert montre le verre de l’épicier se servant du rhum et, ainsi, nous, regardeurs, acceptons le fait qu’il ait passé de l’entrée au salon dans un si court laps de temps.

Plan de coupe, 00:25:17 à 00:25:20

Alors qu’Amélie se déplace dans la ville en train pour retrouver Dominique Bredoteau, un plan de coupe montrant une statue équestre est utilisé pour exposer le fait qu’elle passe d’un endroit à l’autre tout en sautant le long voyagement en train qu’elle accompli au même moment.

Surimpression, 01:23:20 à 01:23:23

Amélie va au photomaton pour prendre des photos d’elle déguisée à remettre à son prétendant, Nino, avec le moment et l’endroit de leur première rencontre. Au même moment, le mystérieux homme dont le visage se retrouvait à de nombreuses reprises dans le cahier de Nino apparaît devant le photomaton. Amélie sort de la cabine et se retrouve face à face avec celui-ci. Une surimpression est alors utilisée pour démontrer qu’Amélie le reconnait. La photo de cet homme qu’Amélie avait vu dans le journal de Nino apparait sur son visage et on comprend ainsi de qui il s’agit.

Scène alternée, 00:07:35

Pour se venger de son voisin ayant profité de sa naïveté en lui faisant croire que l’appareil photo qu’elle possédait déclenchait des accidents, Amélie débranche et rebranche sans arrêt le câble de télévision de celui-ci lors des moments chauds du match de soccer du moment. La scène est donc alternée entre le voisin, dans son salon, qui péte un plomb et Amélie sur le toit, avec sa radio, qui débranche et rebranche la câble avec un air machiavélique. Créant ainsi un effet comique qui nous montre cause et effet l’un à la suite de l’autre, Jean-Pierre Jeunet nous démontre bien comment s’y prendre pour amuser un public.
Fondu, 01:23:35 à 01:23:40
Après avoir reconnu le mystérieux homme se prenant régulièrement en photo au photomaton, Amélie s’aperçoit qu’il est en fait un technicien et qu’il répare les machines et que par le fait même il doit se photographier et que c’est pour cela que Nino avait trouvé tant de photo de lui. Amélie est alors illuminée dans un fondu blanc qui est emprunté dans le but d’exprimer qu’elle vient de trouver la clé de l’énigme et qu’elle en est super contente.

Transition sonore, 00:14:32 à 00:14:56

Amélie vient tout juste de trouver la boîte à jouets cachée dans son appartement. Pour passer à l’autre scène où elle est couchée dans son lit, songeuse, une musique au piano est entamée dans la première scène et poursuit dans la deuxième. Cette transition sonore est utilisée pour préparer le regardeur au changement de scène.

Effet Koulechov, 00:09:59 à 00:10:01

Au début du film, le personnel du café des 2 Moulins où travaille Amélie est présenté par le narrateur. Alors que Georgette, «la malade imaginaire», est présentée, des images de la vierge Marie et de décomposition de l’anatomie humaine défilent. Ces images sans lien apparent sont utilisée pour soutenir la phrase que Georgette n’aime pas entendre, soit : «Le fruit de vos entrailles est béni.». L’effet Koulechov fait son effet dans cette scène en liant, par une phrase, les deux séries d’images complètement différentes pour créer ainsi un effet intéressant et agréable à l’œil du regardeur.

(Il n'y a aucun flou...)


CRITIQUE


J’ai adoré ce film brillant et complètement éclaté de Jean-Pierre Jeunet. Il est vibrant de couleurs et d’effets de tout genre qui nous interpellent au plus profond de notre être ; sans oublier la délicate mais puissante musique de Yann Tiersen qui, au piano, vient rehausser le film d’une chaude émotion aux penchants dramatiques. En plus, Audrey Tautou est, dans son rôle, tout simplement incroyable – que dire de plus ? –. On croit au personnage, à toutes ses manies, à chaque sourire et à chaque larme ainsi qu’à sa vision loufoque de la vie. 8/10, pour les quelques longueurs dues au côté très introspectif de l’histoire, mais aussi pour le contenu assez étrange, comique et touchant qui nous charme jusqu’à la fin.

Voici le code et le lien pour ceux qui serait intéressé à l'écouter en streaming! :)

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http://www.films-france.com/le-fabuleux-destin-damelie-poulain/

lundi 5 novembre 2012

GRANBY MYSTÈRE

Il est plutôt drôle pour des étudiants du Cégep de Granby de retrouver dans un documenteur présenté par deux réalisateurs québécois les petits recoins de leur bonne vieille ville de Granby! En effet, les étudiants de première année en arts et lettres ont eu la chance de voir Granby Mystère ainsi que ses réalisateurs et bien d'autres documenteurs dans leur auditorium (projection offerte par le 3e impérial)

Cette réalisation inspiré de l'émission Dossiers Mystère était en sa forme assez comique. On y retrouvait, dans le contexte des années 70, une histoire aux penchants absurdes et anachroniques qui racontait l'enquête sur une (in)certaine Milice Anachronique Surnaturelle Organisée (-sous toute réserve-) s'adonnant à des activités louches dans la ville de Granby. Par ce fait, il était agréable pour le résident de Granby d'observer les lieux de son quotidien dans un contexte complètement loufoque qui faisait sourire. Par contre, j'ai trouver que le tout était un peu tiré par les cheveux... Leur oeuvre proposait des photos commentées par un narrateur douteux qui avait un jeu d'acteur quelque peu médiocre en plus d'une histoire qui sortait tellement de la logique que c'en était presque drôle. J'ai tout de même trouvé le concept super intéressant et je crois qu'avec celui-ci de très bons documenteurs pourraient être construits dans le futur. (Ils ont en fait suivit et pris en photo 3 jeunes différents qui ne se connaissaient pas, pendant 2 semaines chacun; concept qui selon moi vaut la peine d'être exploité vu son originalité et le côté un peu ridicule qui se cache derrière.). Je donne ***/***** pour la démarche artistique très élaborée mais aussi pour les petits défauts qui m'ont fait décrocher.