samedi 10 novembre 2012

LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULAIN


POUR cette analyse, j’ai décidé de regarder un film bien connu du réalisateur français Jean-Pierre Jeunet, soit, bien sûr, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Sorti en 2001, ce film a très bien été accueilli par le public, probablement grâce à son originalité et au jeu magnifique d’Audrey Tautou.


SYNOPSIS


Amélie est une jeune fille isolée. Elle fut éduquée à la maison par sa mère plutôt stuck-up et eut comme seul contact physique avec son père les examens médicaux qu’il lui faisait passer régulièrement. Elle ne put explorer le monde que lorsqu’elle dû se trouver un emploi pour pouvoir enfin sortir de chez elle, suite à la mort de sa mère. Elle aime faire des ricochets, glisser ses mains dans les sacs de grains au marché ainsi que toute sorte de petits plaisirs du genre. Ses relations se limitent au personnel et aux clients du petit café où elle travaille, jusqu’au jour où elle décide de faire quelque chose de complètement différent, se mêler de la vie des autres en leur apportant une aide assez particulière. Sur son chemin elle croisera des gens diversifiés et même, qui sait, le grand amour…


EFFETS DE MONTAGE


Continuité dans la direction, 00:33:48 à 00:34:38

Alors qu’Amélie est prise d’un profond désir d’aider son prochain après avoir réussi à venir en aide à Monsieur Bretodeau, elle s’aperçoit qu’un vieil aveugle attend pour traverser la rue. Celle-ci lui prend le bras et, en lui décrivant tout ce qu’elle voit, lui fait traverser la rue et le guide jusqu’au métro. Au cours de cette scène, de nombreux plans et mouvements de caméra sont employés pour suivre Amélie et le vieil homme qui parcourent la ville à toute vitesse. La continuité dans la direction est donc très importante dans cette scène. Elle y est aussi bien respectée car même si la caméra passe de derrière les personnages à leur droite pour finir devant ceux-ci, la loi du 180° est toujours respectée.

Loi du 180°, 00:04:37 à 00:05:01

Au début du film, alors que la famille d’Amélie est présentée par un narrateur, on peut voir le père écoutant les battements de cœur d’Amélie avec un stéthoscope. Dans cette courte scène sans dialogue, la loi du 180° est parfaitement respectée. Les deux personnages sont face à face et la caméra les filme toujours du même côté de façon à ce que le spectateur comprenne bien que les personnages gardent la même position mais aussi pour ne pas qu’il soit confus.

Direction des regards, 00:41:15 à 00:42:20

Alors que Suzanne, la patronne du café où Amélie travaille, discute des coups de foudre et du grand amour avec un vieil homme, il est facile d’observer entre les différents plans marqués par le champ-contre-champ la direction de leurs regards qui nous donne la bonne impression qu’ils se regardent droit dans les yeux même si l’on ne voit que l’un des deux. La loi du 180° est respectée et on comprend bien grâce à leurs regards que Suzanne parle bel et bien au vieil homme assis au bar et bien à personne d’autre.

Loi de l’écart minimal entre deux plans successifs, 00:14:03 à 00:14:04

Amélie est à deux doigts de découvrir un vieux coffre à jouets cachés dans son appartement depuis fort longtemps. Elle échappe le couvercle de sa bouteille de parfum et, lorsqu’elle se penche pour le ramasser, il y a une coupure de plan. Celle-ci respecte bien la loi de l’écart minimal entre deux plans successifs car le changement de l’angle de la caméra est bel et bien de plus de 40° et on ne remarque aucun jump cut. Cette loi est respectée dans tous les changements de plan du film (de ce que j’ai pu remarquer).
Ellipse, 00:08:55 à 00:09:13
En une séquence narrative, le narrateur saute toute la jeunesse d’Amélie qui, sans grande importance par le fait que l’on peut très bien l’imaginer, nous aurait paru ennuyante. On en vient ainsi aux moments plus intéressants du film, soit lorsque Amélie quitte le nid familial pour aller vivre seule et découvrir le monde.

Coupure franche, 00:01:20

Dès les premières minutes du film, alors que le narrateur nous présente divers événements ayant lieu à la même seconde que la naissance d’Amélie Poulain, on peut remarquer l’utilisation de la coupure franche entre ces scènes éclectiques pourtant liées par la même séquence narrative.
Raccord sur le mouvement, 00:95:50 à 00:96:06
Amélie va, pour réfléchir sur sa vie, faire des ricochets sur le canal St-Martin un soir. Alors qu’elle lance le caillou sur l’eau, deux plans successifs sont utilisés pour raccorder le mouvement qu’elle entame. Le premier est un plan rapproché épaule où l’on la voit débuter son lancé de caillou de profil alors que le second est un plan d’ensemble où on la voit lancer le caillou de face sur l’eau.
Entrée ou sortie du cadre, 00:22:18 à 00:22:22
Amélie sort du métro qu’elle a pris pour aller rendre visite à son père et, après avoir monté les escaliers, elle entre chez celui-ci la seconde qui suit, comme si elle s’était téléportée. Cette sortie et cette entrée du cadre permet au réalisateur de couper efficacement les déplacements d’un personnage de façon rapide et agréable à l’œil.

Insert, 01:21:37 à 01:21:40

Alors que le gros marchand de fruits et légumes retourne chez lui après qu’Amélie lui ait joué un sale coup pour la deuxième fois en altérant ses ampoules et ses pantoufles et en souillant son rhum, celui-ci commence à croire qu’il est fou. Il tente d’appeler sa mère et tombe sur la ligne de l’urgence psychiatrique. Pour montrer qu’il passe de l’entrée où se situe le téléphone au salon où se trouve sa bouteille de rhum, un insert est utilisé. Cet insert montre le verre de l’épicier se servant du rhum et, ainsi, nous, regardeurs, acceptons le fait qu’il ait passé de l’entrée au salon dans un si court laps de temps.

Plan de coupe, 00:25:17 à 00:25:20

Alors qu’Amélie se déplace dans la ville en train pour retrouver Dominique Bredoteau, un plan de coupe montrant une statue équestre est utilisé pour exposer le fait qu’elle passe d’un endroit à l’autre tout en sautant le long voyagement en train qu’elle accompli au même moment.

Surimpression, 01:23:20 à 01:23:23

Amélie va au photomaton pour prendre des photos d’elle déguisée à remettre à son prétendant, Nino, avec le moment et l’endroit de leur première rencontre. Au même moment, le mystérieux homme dont le visage se retrouvait à de nombreuses reprises dans le cahier de Nino apparaît devant le photomaton. Amélie sort de la cabine et se retrouve face à face avec celui-ci. Une surimpression est alors utilisée pour démontrer qu’Amélie le reconnait. La photo de cet homme qu’Amélie avait vu dans le journal de Nino apparait sur son visage et on comprend ainsi de qui il s’agit.

Scène alternée, 00:07:35

Pour se venger de son voisin ayant profité de sa naïveté en lui faisant croire que l’appareil photo qu’elle possédait déclenchait des accidents, Amélie débranche et rebranche sans arrêt le câble de télévision de celui-ci lors des moments chauds du match de soccer du moment. La scène est donc alternée entre le voisin, dans son salon, qui péte un plomb et Amélie sur le toit, avec sa radio, qui débranche et rebranche la câble avec un air machiavélique. Créant ainsi un effet comique qui nous montre cause et effet l’un à la suite de l’autre, Jean-Pierre Jeunet nous démontre bien comment s’y prendre pour amuser un public.
Fondu, 01:23:35 à 01:23:40
Après avoir reconnu le mystérieux homme se prenant régulièrement en photo au photomaton, Amélie s’aperçoit qu’il est en fait un technicien et qu’il répare les machines et que par le fait même il doit se photographier et que c’est pour cela que Nino avait trouvé tant de photo de lui. Amélie est alors illuminée dans un fondu blanc qui est emprunté dans le but d’exprimer qu’elle vient de trouver la clé de l’énigme et qu’elle en est super contente.

Transition sonore, 00:14:32 à 00:14:56

Amélie vient tout juste de trouver la boîte à jouets cachée dans son appartement. Pour passer à l’autre scène où elle est couchée dans son lit, songeuse, une musique au piano est entamée dans la première scène et poursuit dans la deuxième. Cette transition sonore est utilisée pour préparer le regardeur au changement de scène.

Effet Koulechov, 00:09:59 à 00:10:01

Au début du film, le personnel du café des 2 Moulins où travaille Amélie est présenté par le narrateur. Alors que Georgette, «la malade imaginaire», est présentée, des images de la vierge Marie et de décomposition de l’anatomie humaine défilent. Ces images sans lien apparent sont utilisée pour soutenir la phrase que Georgette n’aime pas entendre, soit : «Le fruit de vos entrailles est béni.». L’effet Koulechov fait son effet dans cette scène en liant, par une phrase, les deux séries d’images complètement différentes pour créer ainsi un effet intéressant et agréable à l’œil du regardeur.

(Il n'y a aucun flou...)


CRITIQUE


J’ai adoré ce film brillant et complètement éclaté de Jean-Pierre Jeunet. Il est vibrant de couleurs et d’effets de tout genre qui nous interpellent au plus profond de notre être ; sans oublier la délicate mais puissante musique de Yann Tiersen qui, au piano, vient rehausser le film d’une chaude émotion aux penchants dramatiques. En plus, Audrey Tautou est, dans son rôle, tout simplement incroyable – que dire de plus ? –. On croit au personnage, à toutes ses manies, à chaque sourire et à chaque larme ainsi qu’à sa vision loufoque de la vie. 8/10, pour les quelques longueurs dues au côté très introspectif de l’histoire, mais aussi pour le contenu assez étrange, comique et touchant qui nous charme jusqu’à la fin.

Voici le code et le lien pour ceux qui serait intéressé à l'écouter en streaming! :)

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http://www.films-france.com/le-fabuleux-destin-damelie-poulain/

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