
SYNOPSIS
Malcom Crowe (Bruce Willis) est un psychologue pour enfant de grand talent qui a tout pour être heureux. Par contre, le soir même où il célèbre l’obtention d’un prix de compétence de la ville avec sa femme, Malcom reçoit une balle dans les reins de la part d’un de ses anciens patients qu’il n’avait su guérir et qui entra chez lui par effraction. Depuis ce point, toute sa vie bascule jusqu’au jour où il rencontre Cole (Haley Joel Osment), petit enfant de 9 ans souffrant du même mal que son agresseur : il voit les esprits. En se côtoyant, peu à peu, chacun affectera la vie de l’autre de manière positive malgré toutes les contraintes, toute la peur et tous les non-dits.
EFFETS CINÉMATOGRAPHIQUES
Plan-séquence, 00:17:14 à 00:19:15
Voici un magnifique plan-séquence de 2 minutes 1 seconde plein de mouvements agrémentés d’une caméra à l’épaule introduisant la famille monoparentale de Cole et sa mère. Alors que Cole a déjà été présenté dans le film en compagnie de Malcom, on le retrouve ici sous un nouvel angle, soit dans sa maison avec sa mère. Celle-ci court partout pour préparer le déjeuner, préparer Cole pour l’école, se préparer pour son travail ; elle est décidément présentée comme le stéréotype de la mère monoparentale affairée. Pour ce qui est de Cole, il est tranquille ; il déjeune. Par contre, le côté surnaturel lui étant associé se manifeste fortement dans cette scène. La caméra à l’épaule est utilisée pour montrer l’instabilité de la famille. Elle présente aussi le stress des matins occupés de semaine lors desquels tout bouge rapidement car tout doit être à l’heure. On peut remarquer dans ce plan-séquence évident plusieurs mouvements et plans de caméra intéressants tels que le plan rapproché taille, le plan américain, le travelling arrière, le panoramique circulaire, le travelling avant, la vue en plongée et bien d’autres.
Champ-contre-champ, 00:21:44 à 00:26:12
Malcom parle avec Cole qui ne désire aucunement discuter. Il lui propose alors un jeu : il tente de lire dans sa tête en affirmant des constatations et à chaque bonne affirmation, Cole fait un pas en avant et s’approche du siège pour venir discuter et à chaque mauvaise affirmation, Cole s’éloigne vers la porte qui lui offre la possibilité de s’en aller. C’est cette scène que le champ-contre-champ entre Malcom et Cole présente. On peut y receler plusieurs effets intéressants. Entre autre, au début, alors que Malcom a tout vrai et que Cole avance de plus en plus, les plans sont tranquillement plus rapprochés sur chacun des personnages, alors que vers la fin, plus Cole s’éloigne car Malcom a tout faux, plus les plans sont éloignés. Cet effet démontre vraiment la volonté d’exposer le rapprochement et la distanciation entre les deux personnages alors que tout se joue dans le non-dit, les regards et les mouvements (principalement ceux de Cole).
Travelling arrière, 00:59:35 à 00:59:58
Ce travelling arrière présente l’une des scènes les plus joyeuses du film (celles-ci étant peu nombreuses). Cole et sa mère sont dans le stationnement de l’épicerie avec le panier à roulette plein d’aliments accompagnés de Cole. Sa mère accélère et le duo prend de la vitesse alors que Cole lève les bras vers le ciel profitant de ce moment d’exception avec sa mère. La caméra, pour cette scène, est devant le panier et recule en suivant le panier d’épicerie créant ainsi un effet d’euphorie et de plénitude totale tout en nous faisant sentir présent dans la scène, comme si on y était. Le ciel bleu qui transparaît derrière contrastant avec l’orange de la citrouille nous donne vraiment un sentiment de bonheur pur.
Overhead shot, 01:28:51 à 01:29:00
Dans cette scène, Cole et les autres élèves de l’école présentent une pièce de théâtre à leurs parents et à leurs enseignants. Tout le monde à la fin de celle-ci acclame Cole car, jouant Arthur dans la légende du roi Arthur, il a réussi à retirer l’épée scellée dans la roche. Les élèves soulèvent Cole et se mettent à tourner en cercle et finissent par tous tomber au sol. Encore une fois, c’est une scène plutôt joyeuse et même touchante du film. Elle signifie la réussite de Cole à affronter ses peurs tout en exploitant ses potentiels en aidant les esprits égarés. L’overhead shot nous trace un beau portrait de la joie des élèves tout en nous donnant une belle vue d’ensemble de ceux-ci tournant en rond et tombant.
Effet de portail, 00:39:29 à 00:40:24
Malcom écoute les vidéos de son mariage qu’Anna, sa femme, avait laissés tourner pendant qu’elle prenait sa douche. Une amie d’Anna un peu saoule dit à Malcom à travers la vidéo de prendre soin d’elle d’une drôle de façon. C’est une scène un peu triste malgré le côté comique exprimé par la manière de parler de l’amie d’Anna car en fait le couple de Malcom est loin de bien aller à ses yeux. L’effet de portail est simplement utilisé pour montrer la vidéo en plus d’un travelling avant qui crée un effet de rapprochement grandissant en s’approchant tranquillement de la télévision.
Caméo, 00:45:33 à 00:46:12
M. Night Shyamalan, le réalisateur, fait un caméo dans ce film comme dans plusieurs de ses autres films. Il incarne le Dr. Hill, soit celui qui accueille Cole, sa mère et Malcom à l’hôpital suite à la crise de Cole dû à un enfermement dans une petite pièce hantée à la fête d’un de ses amis. Il interroge Lynn pour savoir si elle bat son fils.
Couleur
Après avoir bien observé les scènes de ce film, j’ai pu remarquer que le rouge était fortement utilisé pour représenter entre autre le lien des morts au vivant. Par exemple, lorsque Cole aide Kyra, une petite fille décédée, à annoncer à son père que c’est sa mère qui l’a empoisonné, il y a un plan rapproché taille sur la mère qui est complètement vêtue de rouge aux funérailles avec un arrière-plan de roses rouges. Aussi, la poignée de la cave où travaille Malcom est rouge, Cole est souvent habillé en rouge, le ballon qui monte dans la cage d’escalier à la fête d’un ami de Cole est rouge, l’abri que Cole s’est fait pour se protéger des fantômes est fait de couvertes rouges et ainsi de suite.

CRITIQUE
Simplement Wow ! Quel film… J’ai adoré l’histoire, la fin, le contexte, l’environnement créé par les couleurs, les jeux de caméra et les ombres. Je me suis délecté tout autant du jeu des acteurs qui fut irréprochable. Haley Joel Osment est impressionnant – je me suis vraiment demandé comment il faisait pour être si bon alors qu’il est si jeune. – On découvre aussi un Bruce Willis sensible et émotif qui nous touche avec des larmes et des sourires. C’est émouvant, c’est troublant, c’est surprenant et empli d’un suspense qui nous tient en haleine et qui nous pousse à nous questionner. Le seul détail : en connaissant la fin, il y a beaucoup de scène qui ne fonctionne pas et qui ne sont point réaliste. Sinon, un gros 9,5/10 pour toutes les émotions que ce film sombre, dramatique et émouvant m’a fait vivre à travers une histoire magnifique. (Allez-vous le louer si vous ne l’avez pas encore acheter !)
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